Dans mon jardin il y a,
Au fond tressé comme une cage,
Un arbre pour oiseaux de passage.
Cacophonie de hall de gare,
La conférence des grands bavards.
Dans mon jardin il y a,
Une voie lactée de marguerites.
De minuscules satellites,
Les abeilles tournent besogneuses,
Jour de marché des butineuses.
Dans mon jardin il y a,
Parmi la presle et les brindilles,
De jolies Miss, de belles filles,
Les libellules déploient leurs ailes,
C’est le grand bal des demoiselles.
Dans mon jardin il y a
Un grand tapis de nénuphars.
Point de canard dans cette mare,
Mais des grenouilles sur leur tribune,
Pour une sonate au clair de lune.
Dans mon jardin il y a,
Un carré vert tout près du seuil,
De trèfle à trois ou quatre feuilles.
Les escargots s’y rendent à deux,
Au rendez-vous des amoureux.
Dans mon jardin il y a,
De beaux athlètes, de grands sportifs,
A plumes, à poils et même à griffes.
Mais la sauterelle en porte-drapeau,
Est la championne du triple saut.
Dans mon jardin il y a,
Des sentinelles quand vient le soir,
Silhouettes graciles de vieux manoir,
Les chauves-souris sans faire de bruit,
Dormez tranquille, il est minuit.
Dans mon jardin il y a,
Un vieux muret robuste et fier,
Comme un rideau pousse le lierre,
Les messieurs-dames à carapace
S’y font la cour ou s’y pourchassent.
Dans mon jardin il y a,
Des presque rien, des minuscules,
Mais les fourmis sont comme Hercule,
Au ras du sol, dans la poussière,
Elles travaillent dur ces ouvrières.
Dans mon jardin il y a,
Du jaune, du bleu, du vermillon,
Entrez en piste beaux papillons.
Pas prétentieux, ni arrogant,
Le défilé des élégants.
Dans mon jardin il y a,
Printemps, été, automne, hiver,
Sous le feuillage ou dans les airs,
Par deux ou trois, en solitaire,
Des animaux extraordinaires.
Encre de Chine sur papier – (30 x 30)